Des avocats autour d'une table et leur expérience perçue concernant la marque employeur
Choisir son cabinet

La définition de la marque employeur appliquée au secteur juridique

Rédigé par 
Pierre Colliot
29/5/2025

Le marché du recrutement dans le secteur juridique s’est considérablement tendu ces dernières années. Les talents ne se contentent plus d’un nom prestigieux ou d’une expertise reconnue. Ils veulent savoir dans quel environnement ils vont évoluer.

Comprendre la marque employeur : au-delà d’un simple concept RH

Le marché du recrutement dans le secteur juridique s’est considérablement tendu ces dernières années. Les talents ne se contentent plus d’un nom prestigieux ou d’une expertise reconnue. Ils veulent savoir dans quel environnement ils vont évoluer. Culture, ambiance, possibilités de progression, style de management : tout compte. Et c’est précisément ce que couvre la marque employeur.

La marque employeur, c’est l’image globale que renvoie un cabinet, aussi bien en interne qu’en externe. Ce que pensent les collaborateurs en poste. Ce que perçoivent les candidats. Ce que retiennent les partenaires, les écoles, les clients. En bref, c’est ce qui donne envie de rejoindre un cabinet et d’y rester.

Trop de structures juridiques s’imaginent que leur réputation suffit. C’est une erreur. 

Aujourd’hui, ce qui fait la différence, c’est l’expérience perçue par ceux qui y travaillent ou y postulent. 

Et cette expérience, il faut la penser, la construire et la faire savoir. Sans cela, même le meilleur cabinet peut devenir invisible aux yeux des candidats avocats qu’il cherche à attirer.

Les 4 piliers de la marque employeur pour un cabinet d’avocats.

1. L’image interne du cabinet : la base de tout

Aucune marque employeur ne tient sans une réalité solide vécue en interne. 

Ce que vivent les collaborateurs, ils le partagent – parfois explicitement, souvent par signaux faibles. Ambiance de travail, reconnaissance, formation, charge de travail, tout se sait, tout se diffuse, surtout dans les barreaux de petites tailles. Si les collaborateurs sont épuisés, invisibilisés ou tenus à l’écart des décisions, aucun discours externe ne pourra compenser.

Dans les cabinets d’avocats, la culture du silence est encore trop présente. Pourtant, les jeunes générations veulent savoir comment sont traitées les équipes, quelles sont les perspectives d’évolution, comment sont gérés les retours d’expérience. Un climat interne positif, clair et assumé, devient un levier d’attractivité. 

C’est le premier pilier, le plus décisif et celui sur lequel il est impossible de tricher, au risque d’avoir un turnover important et donc de dépenser inutilement pour des recrutements.

2. L’image externe : ce que perçoivent les candidats

L’image externe, c’est ce que les gens voient avant même d’entrer dans vos locaux. Site internet, réseaux sociaux, contenus publiés, présence dans les classements ou les écoles : tout ce que vous montrez ou laissez paraître façonne la perception du cabinet.

Dans le secteur juridique, beaucoup de structures communiquent peu, voire pas du tout. 

Travailler son image externe, ce n’est pas « faire du marketing », c’est prendre le contrôle de sa réputation. Une marque employeur bien portée en externe attire mieux, et filtre aussi mieux.

3. L’ADN du cabinet : ce qui vous rend unique

L’ADN d’un cabinet, c’est son identité profonde. Ses valeurs, sa manière de travailler, son style de management, son ambition collective. C’est ce qui le distingue des autres, au-delà de sa spécialité ou de sa clientèle. De nombreux cabinets se ressemblent dans la forme. Peu savent exprimer ce qui fait leur singularité. Et c’est souvent là que la marque employeur prend tout son sens.

Pour construire une image claire, il faut savoir répondre à une question simple : pourquoi quelqu’un devrait-il travailler ici plutôt qu’ailleurs ? Si la réponse est floue, le cabinet se dilue. Si elle est claire, cohérente, assumée, elle devient un puissant aimant à talents. 

L’ADN d’un cabinet n’a pas besoin d’être parfait. Il doit être lisible, sincère, aligné avec les actes.

4. Les processus de recrutement et d’intégration

C’est souvent sur ce point que la promesse employeur se joue... ou s’effondre. Réactivité, clarté du processus, qualité de l’entretien, accueil du nouveau collaborateur : chaque étape construit une image. 

Dans un secteur aussi exigeant que le juridique, un recrutement bien mené et une intégration fluide envoient un message fort : vous comptez dès le premier jour

À l’inverse, une prise de contact négligée donne l’impression d’un désintérêt ou d’un désordre interne.

Le rôle stratégique de la marque employeur dans l’attractivité et la fidélisation

La marque employeur est un levier stratégique, à la fois pour attirer les meilleurs profils et pour les fidéliser sur le long terme

Les cabinets qui l’ont compris investissent dans leur image comme dans un actif à part entière. Ceux qui l’ignorent se privent d’un avantage concurrentiel important, surtout au regard des tensions sur le recrutement de collaborateurs dans certains secteurs.

Comme nous le disions, attirer les bons profils ne se joue plus uniquement sur le salaire ou le prestige. 

Les talents juridiques veulent rejoindre des structures où ils se sentent compris, valorisés, associés à une dynamique. Une marque employeur forte permet de clarifier ce que le cabinet propose réellement : son environnement, ses méthodes, sa vision du métier. Cela permet d’attirer ceux qui partagent ces codes, et de limiter les erreurs de recrutement par décalage de culture.

Ensuite, fidéliser devient tout aussi stratégique. Un cabinet qui assume et communique son identité crée de l’adhésion. Il donne envie de rester, de s’investir, de grandir dans la structure. À l’inverse, une promesse floue ou trompeuse génère du désengagement. Et ce désengagement se traduit tôt ou tard par des départs prématurés, des tensions internes ou une réputation qui se dégrade.

Mais il ne s’agit pas seulement d’un enjeu humain ou d’image. Le turnover a un coût très concret pour les cabinets : perte de productivité, temps passé à recruter, formation sans retour sur investissement, dégradation de la dynamique d’équipe. Un collaborateur qui part au bout de six mois, c’est souvent plusieurs dizaines d’heures de management et de formation perdues, sans compter l’effet domino sur la motivation des autres. 

Une marque employeur forte, en fidélisant les bons profils, permet donc aussi de sécuriser les ressources internes et d’améliorer la rentabilité globale du cabinet.

Une marque employeur forte agit donc comme un filtre et un moteur : elle attire ceux qui se reconnaissent dans le projet, et elle engage ceux qui y participent déjà. Dans un secteur où la relation humaine, la stabilité et la qualité du collectif sont essentiels, c’est un outil qu’aucun cabinet ne peut se permettre de négliger.

Premiers pas pour construire ou renforcer sa marque employeur

La marque employeur n’est pas réservée aux cabinets d’ampleur nationale. Chaque structure juridique, quelle que soit sa taille, peut la travailler intelligemment. Ce n’est pas une question de budget, mais de clarté, de cohérence et de constance. Et tout commence par un diagnostic honnête.

Premier réflexe : l’audit. Qu’est-ce que vos collaborateurs et anciens collaborateurs disent du cabinet, formellement ou en aparté ?
Avoir recours à un prestataire externe pour réaliser cet audit vous permettra d’obtenir une perception plus juste, car sans filtre. 

L’objectif est de prendre conscience de la façon dont vous êtes perçu afin de faire évoluer ce qui est nécessaire et de communiquer ce qui vous avantage. 

Deuxième étape : formuler une promesse employeur claire. Pourquoi un talent juridique devrait-il rejoindre votre cabinet plutôt qu’un autre ? Ce n’est pas forcément une question d’originalité, mais de sincérité. Une petite structure avec un management de proximité peut tout à fait rivaliser avec un cabinet plus visible, à condition d’assumer pleinement ce qu’elle offre.

Enfin, il faut aligner communication et réalité. Ce que vous affichez sur votre site, vos réseaux, vos annonces ou vos entretiens doit correspondre à ce que l’on vit une fois dans vos murs. Rien ne détruit une marque employeur plus vite que le décalage entre la promesse et l’expérience réelle. Une communication sobre mais juste vaut mieux qu’un storytelling surfait.

Travailler sa marque employeur n’est pas une option. Une bonne marque employeur est un outil stratégique pour construire un cabinet attractif et performant. 

Et chaque cabinet peut la faire exister de façon concrète, dès maintenant. 

Rédigé par 
Pierre Colliot
29/5/2025

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